Des conditions matérielles et organisationnelles en tension
Un volume d’activité difficilement soutenable
Le premier élément tangible concerne la charge de travail. Selon le baromètre 2023 du Conseil National de l’Ordre des Médecins (Cnom), plus de 60 % des généralistes installés déclaraient travailler plus de 50 heures par semaine, sans compter l’astreinte et les gardes. Cette densité horaire, souvent incompatible avec un équilibre de vie recherché, rebute de nombreux jeunes praticiens, qui préfèrent les statuts salariés ou l’exercice en équipe.
Le temps consacré à la pratique médicale pure chute d’année en année : près de la moitié du temps d’un généraliste installée est absorbé par des tâches administratives (ordonnances, certificats, coordination, gestion de cabinet), selon la dernière enquête de la Caisse Nationale d’Assurance Maladie. La conséquence est double : une pression ressentie, et moins d’espace pour le sens premier du métier, la relation de soin.
Une complexification de la gestion et de la coordination
En ville comme à l’Hôpital Local, le généraliste endosse parfois simultanément les rôles de clinicien, de gestionnaire, de régulateur du parcours, et de référent en santé publique. Si les modèles pluriprofessionnels (maisons de santé, CPTS) ont apporté un soulagement relatif, leur déploiement reste fragmenté et inégal sur le territoire. Selon la FFMPS, environ 2 500 structures d’exercice coordonné sont actives en 2024, couvrant seulement un praticien sur cinq en France. Les autres évoluent souvent seuls, ou avec un secrétaire partagé.
Pour ceux qui envisagent un exercice à l’Hôpital Local, la réalité est ambivalente : si la présence d’une équipe peut alléger l’isolement, la polyvalence demandée (hospitalisation, consultations, astreintes) et une pression clinique marquée par la dépendance des structures à “leurs” médecins, sont autant de contraintes qui peuvent effrayer.