Panorama des principaux statuts pour un généraliste en hôpital local
Praticien hospitalier (PH) titulaire ou contractuel
Le praticien hospitalier « PH » est la figure de référence à l’hôpital public. Il bénéficie d’une grille salariale nationale, de droits statutaires solides (protection sociale, congés, mobilité) et d’un accès à la formation continue (notamment via le Développement Professionnel Continu, DPC).
- Concours et nomination nationale : pour devenir PH titulaire, il faut réussir un concours national puis être nommé sur un poste. À noter : moins de 10 % des postes ouverts dans les hôpitaux locaux sont actuellement pourvus via ce concours (source : CNG).
- PH contractuel : plus fréquent. L’hôpital peut recruter sur contrat à durée déterminée, souvent 6 mois à 3 ans renouvelable. Les conditions de travail sont similaires au PH titulaire, mais génèrent une incertitude sur la stabilité à long terme.
La grille de rémunération démarre à environ 4 000 € net/mois pour un temps plein débutant (hors gardes et astreintes). L’enjeu principal : le sentiment d’appartenir à une équipe hospitalière, la possibilité de travailler en pluridisciplinarité (soignants, médecins spécialistes, pharmaciens hospitaliers), accès à l’informatisation complète du dossier patient.
Médecin à temps partagé / activité mixte
Les dispositifs d’exercice mixte connaissent une forte montée : selon un rapport IGAS de 2022, 15 % des nouveaux recrutements dans les hôpitaux ruraux concernent des médecins qui partagent leur exercice avec une structure ambulatoire (MSP, cabinet, centre de santé). Plusieurs montages existent :
- Cumul d’un exercice hospitalier contractuel à temps partiel (ex : 0,5 ETP) et d’une activité libérale ou salariée en ville
- Partage de poste via des GHT ou des conventions tripartites entre établissements et autorités de santé
Les avantages sont clairs : maintien d’un ancrage dans les soins primaires, souplesse horaire, valorisation des passerelles entre ville et hôpital. Les contraintes : complexité administrative, nécessité d’organiser finement la garde, complément de revenu à articuler.
Médecin libéral attaché ou praticien à exercice libéral
Autre modalité très présente dans les zones rurales et périurbaines : l’exercice libéral à l’hôpital, par le biais de vacations ou conventions de collaboration. Ce statut concerne environ 20 % des généralistes intervenant en hôpital local, notamment sur les activités de médecine polyvalente ou soins de suite et réadaptation (Ameli).
- Le médecin intervient sur une plage horaire déterminée, est rémunéré à l’acte ou à la vacation
- Il facture ses actes via le dispositif « pratique mixte » (libéral + secteur hospitalier)
- Relative autonomie organisationnelle
- Moindre protection sociale (pas de congés payés, couverture sociale du régime des libéraux)
Ce modèle attire des médecins souhaitant préserver une souplesse d’agenda, mais il suppose une gestion administrative accrue (DUA, liens CPAM, responsabilité civile professionnelle duale).
Médecin salarié dans un centre de santé ou association
De plus en plus d’hôpitaux locaux accueillent des médecins salariés relevant non pas du statut PH ou contractuel, mais d’établissements privés à but non lucratif conventionnés avec l’hôpital : associations, fondations, centres de santé.
- Salaire fixe adossé à la convention collective 51 ou 66 selon le gestionnaire
- Horaires plus réguliers, 35 à 39 heures hebdo
- Couverture en cas d’arrêt de travail, congés payés intégrés
- Souvent accès aux dispositifs de formation des salariés
Le revers : marges d’autonomie parfois moindres sur l’organisation du travail, obligation de reporter à une direction de structure. Mais ce statut attire aussi des médecins en recherche de sécurité, particulièrement en début ou fin de carrière.